Tuesday, February 21, 2006

Enki en Bourgogne

L'expo itinérante de Bilal "Deux Minutes d'arrêt" a posé ses bagages au Creusot, ce qui me procurait l'occaz' de faire un tour en Bourgogne. Les deux cents oeuvres de Bilal exposées permettent d'effleurer le monde torturé du dessinateur;

corps blessés- corps prothésés, thons volants, cheveux bleus; Femmes longilignes ; Mezières-cabs jaunes volant au-dessus du Astor Wines & Spirit. Mémoires Bosniaques. Nike. Nikopol. Nike au pôle ?

Et un Totoro minuscule : Minicat.

Top Five Perso des adaptations de Bédés au Ciné :
1- Ghost World;
2- American Splendor;
3- Akira;
4- Sin City;
5- Astérix Mission Cléopâtre.

Et quelques opportunités plutôt gachées : League of extraordinary Gentlemen, Immortel; SpiderMan; From Hell.

Friday, February 10, 2006

Macadam Tribe

Sur le site de Macadam Tribus, l'emission culturelle déjantée de Radio-Can, Thomas Lynch, l'auteur ayant inspiré six feet under est en entrevue. Qu'est qu'c'est qu'il a à nous dire ici(tte). Au menu, le tombeau big mamma kitchen, le golfatorium, et le fantôme du père de T. Lynch.

Monday, February 06, 2006

Flashback

C'est complètement idiot, mais alors que je regardais hier Hitch, un film au contenu intellectuel aussi épais que le diamètre de l'orbitale électronique de l'atome d'hydrogène, je me suis retrouvé en pâmoison devant les skylines clichés Newyorkais. Les rues de Soho, du Financial district, Ellis Island. Tout à l'heure sur France Inter, j'entendais une chanson d'un petit Français encore influencé par la métropole Montréalaise (genre : chu toutte mellé à Montréal, métro Saint Laurent, cause que je pleure ma blonde pis ça va pas pantoute, la la la).

Et me voilà encore tout pensif. Putain, tous ces lieux sont ceux qui ont imprimé ma mémoire. Tandis que les scènes d'ici me sont encore complètement étrangères. Répète après moi : "j'habite en Provence. C'est là, et pas autre part. Move your ass. Move your ass."

Carrefour vs. Walmart

Premier billet de 2006, et premier billet écrit sur la terre de Clovis et de Fernandel.

Cela fait déjà deux mois et demi que je vis en Provence. Après avoir habité dans la banlieue cossue de NYC, je me suis dit qu'il fallait désormais étirer mes péripéties anthropologiques aux faubourgs qui jouxtent Marseille. Pas si loin de Aix en Provence non plus.

Le Canada a deux nations-solitudes qui se partagent un territoire qui s'étend du Pacifique à l'Atlantique. Je me rends compte que la Provence a aussi ses deux solitudes : l'une qui détient l'OM et le cours Belsunce, l'autre, l'Aixoise, tête haute, se cramponne à ses fontaines et boude l'"assent" provençal. Elle se déploie en un vingt-et-unième arrondissement de Paris, un peu au sud de la vallée de Chevreuse.

Je me suis installé entre les deux, ne voulant me prononcer ni pour l'une, ni pour l'autre. Dans un no man's land pas si moche, pas si beau. Un no man's land qui commence à ressembler à tous les autres no man's land de France. Ce territoire semi-rural qui appartient aujourd'hui aux ronds-points, aux étendues résidentielles de pavillons, et aux samedis Carrefour (Géant, Leclerc, Auchan, etc., mettez ici le nom que vous voulez).

Cet après-midi, je décidais donc d'arpenter le territoire Géant-Casino dans un lieu qui a autant de charmes qu'une gare de RER C, j'ai nommé Plan-de-Campagne, afin de rajouter à ma villa déserte quelques menus objets de facture Chinoise. Mais, voilà, coincé dans ma titine Clio'91 entre un 4x4 et une 405 à l'aile défoncée sur un rond-point pendant 45 minutes. Dépité, j'ai ensuite abandonné l'idée de participer à la messe de la conso. J'étais las las las.

France, pays du savoir-vivre, du bon vin, des débats intellectuels ? Oubliez. Je trouve que ses atours a de plus en plus des relents de Taco Bell et de MacDo, cachés sous des couches francisées Confocastorama-style. Elle porte des bottes en cuir, a les mêmes lunettes que Paris Hilton et télécharge des tunes de 50 cents pour sa sonnerie SFR.

Thursday, October 13, 2005

Pi

Mes derniers jours sont evidemment meta-speed. Je stresse au boutte. Je n'aurai jamais code, ecrit des brevets, ou ecrit des rapports aussi vite. Je defonce mes collegues durant leur presentation, et la dessus, j'ai mes preparatifs de demenagement a preparer. Je sens que je vais prendre mon avion complement essouffle, avec mon chat qui fait pipi dans sa caisse, et un excedent de bagages qui fera peter mon portefeuille. J'ai creve un pneu de titine avant-hier, et ne sais toujours pas a qui je vais la vendre. J'ai des caisses grosses comme ass dans mon salon, et je ne sais vraiment pas comment je vais rentrer tout ca dans mes deux malles. Sans parler du fait que je ne sais pas comment je vais shipper tout cela; aaaaaaaaaaah.

Ffff, ffff, no stress, no stress. Encore deux semaines et je deviens alcoolique au pastaga.

Wednesday, September 28, 2005

Allons Enfants...

J'ai déposé ma démission aujourd'hui. Ma boss a été très compréhensive (thank God!). Dans un mois, je me retéléporte pour la France.

Cela fait un peu plus de sept ans que j'ai quitté le pays du fromage qui pue.

Thursday, September 22, 2005

Park Avenue AOC

En ces temps sombres d'ouragans, d'incendies, d'inondations et autres catastrophes naturelles ou moins naturelles, j'ai trouvé cet article du New Yorker, de Ben McGrath rafraîchissant et sympathique. J'en fais une petite traduction:

Un très bon cru

Un jour, en 1977, alors que sa femme Vera était de sortie, Latif Jiji, professeur de génie mécanique à City College, sema un plant de vigne dans la cour de sa maison, sur la 92ème, entre Park et Lex. Puisque ce jardin était le territoire sacré de sa femme, Latif en avait profité pour planter ce pied en catimini. Mais cela ne prit pas longtemps avant que la vigne ne grossisse à un niveau tout à fait stupéfiant. La fertilité du terrain s'expliquait par les divers nutriments du riche Upper East Side (pluie saveur de smog, crottes de caniches, effluves d'antimites, etc.).

«Cette manière d'opérer m'inspire des conclusions plus que Freudiennes» déclare Vera, prof d'anglais à la retraite. « Donnez un petit bâton à un homme, et il l'utilisera à fin de tout dominer.»

La vigne fait une bonne trentaine de mètres aujourd'hui, s'étalant de la court avant jusqu'à l'arrière de la maison, sur quatre étages, et ce à travers le toit. Donnez lui encore quelques années, et elle continuera à s'étendre jusqu'au porche d'entrée. Chaque année, on peut tirer de cette vigne quelques 200 kg de raisins verts de Niagara. Quantité suffisante pour que les Jiji se mettent à produire leur propre vin blanc, qu'ils appelèrent bien évidemment Château Latif. Une centaine de bouteilles par vendange. Les Jiji peuvent d'enorgueuillir d'être les seuls producteurs de vin de Manhattan. « Les Grecs, les Romains, les Arabes : ils utilisaient des petits pieds de vignes, des pieds horizontaux, guère plus de 2 mètres de hauteur. Mais pas moi, » dit Latif. « Moi, j'ai les plus hautes vignes du monde.»

Latif, 77 ans, a grandi à Bassorah, en Irak, où son père était un producteur amateur de vin. Et rien ne pouvait empêcher Latif de perpétuer la tradition familiale. Même le fait d'habiter sur l'île la plus densément peuplée d'Amérique du nord. Même le fait d'habiter au dessus d'une ligne de métro. Son vin est un pur produit du terroir de Park Avenue.

« Ce vin pousse sur un unique terreau de monoxide de carbone, d'eau de cuisson de hotdog, et de fumée de la ligne 6,» dit Jeff Ourvan, beau-fils de Latif, alors qu'il s'avale un des raisins miraculeux. Ourvan participe avec toute la famille à la traditionnelle vendange familiale de septembre, qui se tient sur le toit. Il collecte les grappes gluantes dans un sac en plastique, évitant d'en faire tomber dans la cheminée du voisin. (Le résident précédent n'était pas fan de cette vigne, et s'assurait scrupuleusement qu'aucune feuille ne passe les limites de sa propriété.)

Une bonne douzaine de glaneurs, couvrant trois générations, ont travaillé cette année, pendant 12 heures, se passant les paniers du toit à la maison par un système de poulies, se penchant par les fenêtres pour les accrocher. En bas, d'autres pesaient les trophées, utilisant un pèse-personne, sacs à la main, retranchant de la balance leur poids à vide. Ils nettoient les raisins couverts de cette couche de pollution à l'eau vive, puis les collectent dans le panier à linge. ils passent ensuite dans un égrappoir métallique dans le fonds du jardin, et dans un pressoir à bois. Le flux constant du jus de raisin, est collecté dans un seau de nettoyage et une poubelle en plastique, puis finit dans un fermenteur en verre de 15 litres.

Avant deux heures, le vin était tiré brut. C'était la plus petite récolte en 15 ans. Latif expliquait ce résultat par le manque de pluie, et les rénovations de son nouveau voisin, qui aurait pu endommager les racines. Le consensus était que le cru de cette année était plus sucré, plus citronné que le cru précédent. Une équipe de « chimistes » fut alors constituée autour de la table patio, avec l'hydromètre, une calculatrice, et un sac de sucre venu du supermarché.


En début de soirée, un invité assoiffé se demandait s'il pouvait essayer de ce vin. Une bouteille fraîche du cru 2000 fut débouchée et fut jugée bien rafraîchissante. Il avait le goût sucré et passablement métallique de la retsina ou du Riesling.

« Est-ce qu'on peut dire qu'il est sec ?», demanda une des filles de Latif.

« Non, non, c'est l'opposé de sec, il est doux,» répondit l'une de ses soeurs.

La nuit tomba, et la famille se rassembla autour d'une casserolée de tomates et d'aubergines, dans la maison. Un autre toast fut porté, Château Latif 97. Personne ne se souvient plus vraiment si c'était une bonne année ou non.

Friday, September 16, 2005

Rock convergence in Central Park


Win Buttler, Miss Chassagne et toute la clique des Arcade Fire se font applaudir à tout rompre sous les étoiles et le ciel clément de Central Park ce soir. Ils ont tout fait péter. La foule enjouée a entonné en coeur tous les houhous des morceaux de Funerals, le droogy Will Butler a frappé tout ce qui bougeait avec ses baguettes, et Mister Parry (entre autres) a impressionné avec sa maîtrise des 3000 instruments sur scène. Un rappel. Je suis bien content.

« We're gonna play a David Bowie song.»

Yep. Nice. Ils nous la font Nirvana unplugged. On les savait déjà en relation avec le Ziggymeister, alors je ne m'étonne point.

Mais.
Mais?
Mais!


David Bowie est sur scène.

J'y crois pas. Il est devant moi, en train de chanter dans un costard d'un blanc, affublé d'un stetson de Dandy.

Waaaah. D. Bowie joue devant nous avec les Arcade Fire.

C'est la folie.

Waaah! Pince-moi je rêve !

[Flyer tiré de Us Kids Know, fansite des AF.]
[Mp3 de Bowie + Arcade Fire tiré du Fashion Rock @ Radio Music Hall, par Banana Nutrament.]